mercredi 10 décembre 2014

La route de l'Est de la Guyane

Après quelques jours de repos, me voici à la découverte de l'Est du département en compagnie de Steph et Gaëlle.
J'ai connu ce sympathique couple lors de mon séjour à Cayenne. Une histoire de carte bancaire nous a rapproché, et nous voici en voiture de location pour parcourir cette partie du territoire guyanais.

Direction Cacao, un village de Hmong (prononcer mongue) à l'Est dans les terres. Ces Hmongs sont des familles d'anciens réfugiés de la guerre du Vietnam. Envoyés sur cet ancien village quasi-abandonné par les bagnards et les orpailleurs, les Hmong ont réussit avec force et acharnement à exploiter les terres de la commune. Aujourd'hui, ils sont les agriculteurs quasi exclusifs de la Guyane.


Le marché de Cacao est l'un des seuls attraits touristiques du village. On y trouve tous les produits agricoles guyanais, ainsi que quelques tissages et bordages traditionnels hmong. Bien entendu, il y a aussi un quinzaine de comptoirs proposant des mets culinaire de bonne qualité.
Ce qui est intéressante sur ce marché, c'est que les hmong se trouvent ici très aimables et sont ravis d'échanger conseils et explications avec les curieux, tout ceci en Français. C'est donc un bon moyen de s'approcher de la culture asiatique sans être bloqué par la barrière de la langue.

Il y a aussi le musée de Cacao, "Le Planeur Bleu", qui explique bien la culture et l’environnement proche de Cacao. Les guides sont très impliquées et passionnés, ce qui en fait une visite passionnante. Le musée recèle aussi bien des trésors amérindiens que des curiosités d'insectes présentes dans la région.


Les ailes ressembles à s'y méprendre à de vulgaires feuilles. Un excellant moyen de se cacher des prédateurs.

Ces phasmes jouent aussi sur le forme pour se fondre dans la foret.


Le morpho est un papillon très présent en Guyane.



Après cette escapade à Cacao, escale au Camp Caïman, dans lequel nous sommes restés 3 jours pour explorer les environs.
Le Camp Caïman est une sorte d'auberge très conviviale, planquée au milieu de la foret. On y dort en hamac, et le repas est servit sur une grande table avec tout le monde. Belles balades à proximité.


A partir de ce camp, nous nous sommes baladé dans l'immense foret pour voir, entre autres, des Coqs de roches, des migales Leblond, des arbres immenses, des singes Sapajou et des singes hurleurs (juste entendus au loin).




Coq de roche, très difficile à voir. Notre patience a été récompensé par la venu de plusieurs coqs de roches (La photo ci-dessus vient d'internet car mon appareil ne permet pas de bien zoomer)


Steph protégé de la pluie en attendant les coqs de roche


Lulule (innofensif et tout soyeux au touché)

Marais de Kaw

Roche gravée par des amérindiens avant l'arrivée des européens
En discutant avec Josiane, la propriétaire mythique du camp Caïman, nous avons débusqué Arnold qui nous a embarqué dans sa pirogue pour observer des caïmans la nuit.
Belle expérience que de naviguer dans ces marais par une nuit noire en côtoyant d'immenses caïmans. Arnold nous a trouvé un petit caïman sur la berge.

Et par le plus grand des hasards, notre projecteur s'est braqué sur un jaguar! Il s’apprêtait à traverser le cours d'eau pour dîner le cabiaï (sorte de cochon d'eau géant, voir la photo plus bas) présent sur l'autre rive.
Nous sommes resté, lui et nous, figés l'espace de 2 ou 3 seconde, puis il s'en est allé dans les fourrés. Aucune photo de ce magnifique animal, mais l'image reste gravée dans ma mémoire.
Ceci est une photo prise sur internet car je n'ai bien sûr pas eu le temps de sortir mon appareil quand j'ai vu le jaguar. Il était dans la même position, avec ce même regard, situé à environ 6 m de la pirogue.



Gaëlle pas trop fière avec le bébé caïman. C'est petit mais avec de bonnes dents déjà!





Voici le cabiaï (mot amérindien désignant le cochon d'eau du coin). Très peu farouche, il se laisse approché à moins de 2m, mais mon appareil photo n'avait plus de batterie juste au moment où on pouvait toucher l'animal!




Face au gigantisme de la foret et au mystère qui s'en dégage, je me surprends à la considérer avec respect. Je commence à comprendre la puissance qui pousse les peuples locaux à s'orienter vers l’animisme...


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