jeudi 1 janvier 2015

La fin d'année avec les Hmongs

Bonne année cher visiteur!

J'ai décider de rester à Cacao pour les fêtes, puis je m'en irai vers la frontière brésilienne d'ici quelques jours.
Comme je l'expliquai dans mon précédant post, les hmongs du petit village de Cacao sont divisés en clans religieux, avec, dans l'ordre d'importance numérique, les catholiques, les animistes, les protestants et les bouddhistes.
Il semble que le fort attrait du catholicisme est étroitement lié aux subventions d'implantation ...

Les animistes fêtaient cette année leur nouvel an le 23 décembre, en raison de leur calendrier lunaire. J'ai eu la chance d'y assister et de rencontrer quelques hmong dans une ambiance de jovialité asiatique particulière, mêlant les traditions ancestrales à des tentatives d'appartenance occidentales.

Le comité des fêtes du village, très prit au sérieux par les habitants, avait organisé un joli spectacle de danses hmongs et chinoises, principalement interprétées par les jeunes demoiselles du village.
Fillettes hmongs dansant en costume traditionnel (Laos)

Les animateurs de la soirée parlaient hmong puis traduisaient en français, sauf pour le sketch humoristique (mais très bien joué par les gestes donc compréhensibles par tous).
J'ai remarqué que seuls 4 métros (métro=métropolitain=blanc) assistaient comme moi à la soirée, ce qui m'indique que le peu de métros habitants dans le quartier ne s'est pas forcément intégré à la société hmong.

Magnifique chorégraphie dansée par de magnifiques créatures
Cependant, j'ai tout de même aperçut dans la salle un paradoxe sociale étonnant : il y avait 3 sœurs chrétiennes noires qui parlaient avec un amérindien en assistant au spectacle hmong. Je n'ai pas osé prendre de photo de cette scène.


Joueurs du traditionnel orgue à bouche hmong
Dans la même semaine, j'ai aussi fait la connaissance d'un allemand installé dans la foret. Ce gars, au style de viking, avec un couteau barbare à la ceinture, et des os et dents de je ne sais quels animaux autour du cou et des poignets, ferai presque peur.
Chez lui, des statuettes vaudou, des têtes squeletiques de serpent et de bovins, annoncent l'esprit du propriétaire. En plus de la production d'une denrée spirituelle connue, il fabrique manuellement de superbes couteaux qu'il forge lui même selon son savoir expérimental.

Il m'explique que ses lames sont très certainement les meilleures de Guyane, car au gré de ses innombrables expériences sur les traitements thermiques de ses couteaux, il a réussit à trouver une méthode lui permettant de forger des lames capables de couper des câbles d'acier.
Il m'en fait même la démonstration, et montre que la lame n'est aucunement altérée. Avec ses explications, je comprends qu'il utilise, sans même le savoir, les différentes étapes de trempe et revenu étagés connues dans le monde de la métallurgie. Plus fort encore, il utilise un trempage différent entre le fil de la lame et le haut de la lame, pour obtenir un fil très dur mais pas résistant et une structure résiliente.

Le travail artistique et technique autour de ses couteaux lui permet de vendre assez facilement à plus de 1000€.

De notre coté, le potier et moi avons entreprit la création de perles originales en un mélange de 3 terres colorées afin de proposer des colliers aux visiteurs.
Ces perles, que nous avons appelé "perles de Cacao", sont un savant mélange de 3 terres, cuites puis polies à la main (la mienne). Pour agrémenter les colliers, nous avons aussi créé des perles noires et des perles blanches. Des pierres "oeil de tigre" ont aussi parfois été ajoutées.
Exemples de nos nouvelles créations



Jean Philippe m'a aussi appris la préparation et la "sculpture" des calebasses. Les calebasses sont de grands fruits à coque, un peu comme la coque de la noix de coco. Une fois vidée et coupée en deux, il ne reste qu'une coque de bois, que j'utilise pour en faire un moule. Avec la terre argileuse préparée, je fais une sorte de patte à pizza, avec laquelle je recouvre la calebasse avec une méthode évitant les plis. Ensuite, on laisse durcir par séchage, on teint le surface en noir et on procède enfin à la gravure manuel, qui est l'étape artistique du procédé.


Calebasse gravée non cuite.
Pour voir les calebasse terminées, voir le site de Jean Philippe : http://www.potiercacao.com/
Vous remarquerez que sur ce site, Jean Philippe a posé une annonce pour me succéder. En effet j'ai décidé de continuer mon périple vers le Brésil à partir du 5 janvier.

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