jeudi 2 avril 2015

Du Minas Gerais à Rio de Janeiro

De retour à Salvador, mon idée était est de rejoindre la ville d'Ouro Preto en passant par le littoral puis par un long trajet vers Belo Horizonte.

Je passe alors quelques jours à Morro do São Paulo, Itacaré et Porto Seguro, des coins paradisiaques au sud de la belle baie de Salvador. Malgré la présence de nombreux touristes, il est facile de se retrouver sur de magnifiques plages désertes, un cocktail à la main.
(Photo internet) Rio vue du Corcovado






La populaire station balnéaire de Morro do São Paulo est située sur une ile au sud de Salvador. Pour y accéder, j'ai préféré prendre le même trajet que les locaux plutot que la voie touristique directe. Ainsi, après 2 bus puis 1 bateau puis 2 autres bus et finalement encore un bateau (environ 6h au total), j'y arrive enfin.

 Heureusement, les routes sont belles, ...

... parfois un peu étroites, ...

..., certain villages ne manquent pas de charme, ...
... et les 2 trajets en bateau sont bien populaires. J'étais le seul touriste.

Comme pour me féliciter de mon parcours sans accroches malgré l'absence total d'infos, un petit stand de cocktails artisanaux s'est trouvé sur mon chemin peu après mon arrivée.

Et dès le lendemain au petit matin, départ pour une rando le long des plages.


Et une pause bien méritée.


Mais le paradis, au bout d'un moment c'est lassant. Je suis donc partit pour Ouro Preto (Or Noir en portugais, en référence à la pellicule d'oxyde métallique sur l'or de la région), environ de 20h de bus.

Comme partout au Brésil, sur la route se trouvent des villes absolument pas touristiques, qui paraissent délabrés et pauvres, avec des apparences de favelas; En réalité, au Brésil les notions de villes sales, délabrée et désordonnées ne signifient pas forcément qu'il s'agit d'une ville dangereuse. Pourtant, les touristes qui n'y sont pas habitués craignent ces endroits, et en parlent comme une horreur pour finalement voir des favelas partout ...




Ouro Preto, située dans l'état du Minas Gerais (Mines Génerales en portuguais), fut construite à l'époque de la ruée vers l'or au Brésil. L'état du Minas Gerais fut un état très important pour le royaume du Portugal en raison de ses richesses minérales, avec notamment de l'or, de l'argent, des diamants et autres pierres précieuses. Pour cette raison, la situation entre la Couronne, les colons exploités par la Couronne et les esclaves exploités par les colons fut très tendue et violente, et a finalement largement contribué à l'indépendance du Brésil.
Et pour la petite histoire, c'est l'installation du Roi du Portugal au Brésil suite à l'invasion du Portugal par Napoléon, qui précipita l'indépendance suivant les idées promulguées lors de la Révolution Française.

Dans un futur article, je prévois d'étendre un peu le sujet, mais ici place aux photos de la ville. Très mignonne et paisible, elle est aussi un centre universitaire très connu dans le monde des mines. D'ailleurs, l'école des mines brésilienne fut fondé par un Français, Henri Gorceix.









Les quelques jours à Ouro Preto me donnent l'opportunité de découvrir l'immensité, la complexité et la passion de l'histoire du Brésil. Au fil de plusieurs rencontres formidables (mon Portugais s'améliorant, mes rencontres et discussions avec les locaux et les voyageurs deviennent un immense plaisir), je décide de me rendre au musée d'Inhotim (prononcer Ignotime).

La capitale de l'état du Minas Gerais, Belo Horizonte, est une ville très peu touristique mais bien représentative des villes brésiliennes. Dans un capharnaüm rugueux, entre les rues délabrées, les restos miteux, et les cartons faisant office de lits, un œil habitué comprendra qu'ici les habitants sont très sympathiques, jovials, joueurs et heureux de vivre là.
Inhotim est un musée d'art contemporain, composé d'une vingtaine de galeries dans un magnifique jardin botanique de 110 ha. Ici, même si le visiteur n'est pas féru de l'art, je pense qu'il n'est pas possible qu'il reste insensible aux créations présentées, jouant avec l'ensemble de nos sens. Qu'il s'agisse d'art plastique dénonçant la corruption gouvernementale, de photos infernales montrant le glauque brutal de la vie des prostituées de Salvador en 1973, des sons amplifiés provenant du cœur de la Terre, de la maîtrise des éléments végétaux ou des enregistrements sonores de scènes de vie quotidienne projetées par un ensemble de 50 enceintes dans un espace 3D, l'explorateur en sortira changé. Et c'est justement l'objet de l'art, si je ne me trompe.

Les photos des œuvres sont interdites, donc rdv ici:
https://www.google.com/culturalinstitute/collection/inhotim?hl=pt-br&projectId=art-project



Allez hop, un autre bus pour Rio (seulement 7h cette fois), et me voilà dans la ville la plus connue du pays. À la place d'un magnifique soleil et d'une ambiance d'festive comme on pourrai s'y attendre, j'arrive sous la pluie, de nuit, dans une station de bus loin de tout sauf des quartiers glauques. Finalement, avec l'aide des cariocas qui se révèlent êtres très ouverts et amicaux, je trouve vers minuit une bonne auberge et partage une bonne bière avec le patron.




Entre Recife et Maceilo, au Nord de Salvador, j'avais rencontré un couple francophone de cariocas. C'est donc tout naturel que mon passage à Rio fut guidé par un local. C'est ainsi que j'ai pu découvrir, après une rando dans les petites montagnes, le ventre d'une des favelas de Rio.


En réalité, les favelas ne sont que de grands quartiers ressemblants à la plupart des petites villes rurales brésiliennes, mais souffrant des mêmes maux que les grandes villes mal gérées. Les touristes européens qui ne viennent qu´à Rio, peu habitués à ce genre de situation, y voient donc vite une horreur. Pourtant, une vrai vie sociale y grouille, avec des écoles, des snacks, des bars, des centres culturels, et les gens y sont tout à fait sympas. (attention, je n'ai pas dis que les violences et le sang n'y existe pas),
Vue sur une partie de Rio de Janeiro
Le troisième jour, le ciel se dégage enfin, et nous décidons de monter enfin sur le célèbre Corcovado gardé par le christ rédempteur. Seulement voilá, malgré une organisation impeccable, il nous faut plus de 2 heures et 55 $R pour y parvenir, et finalement, voici la photo de notre quête :

Voici la vision du Christ lors de mon ascension. Est-ce un signe incitant à croire en Rien ?

Finalement, après quelques minutes, un voile se lève. Une légende dit que s'il a les bras levés comme ceci, c'est pour être parer à applaudir le jour où les cariocas travailleront. Il a de la chance, il n'est pas dans les ensembles dynamiques du pays du pastis ...

Moi devant Rien
Lorsque l'on imagine Rio, on pense forcément au Christ rédempteur. Moi, ce que j'en pense personnellement c'est qu'il ne s'agit que d'une grande statue assez moche qui ne vaut pas forcément le détour. Mieux vaux aller voir le phare d'Eckmühl en Bretagne, c'est plus beau et c'est gratuit (quasiment).
Rio, vu du Corcovado
En dépit de nombreuses très bonnes rencontres à Rio, je me prends à m'inquiéter sur la très proche expiration de mon visa touristique. Après une journée de guerre auprès de la police fédérale et dans les transports en communs pour tenter de prolonger mon visa, j'étais confronté à choisir parmi des solutions coûteuses et non fiables. Je remercie le rasoir d'Ockham qui m'a simplement montré la meilleure solution : quitter le Brésil dès maintenant.

Toutefois, avant cela, il me reste 5 jours devant moi, que je vais utiliser pour voir l'un des paysages les plus populaires d'Amérique du Sud : les Foz d'Iguaçu. À suivre ...

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