vendredi 28 août 2015

Retour en Amazonie

Les européens qui viennent visiter le Pérou se concentrent généralement sur le Machu Pichu, le Lac Titicaca et Arequipa. Mais ce pays détient bien plus que ces icones de la civilisation Inca. C´est un pays aux multiples climats et multiples reliefs, générant de ce fait une nation pluri-culturelle intéressante. Ainsi, la visite de la région amazonienne du Pérou m´a offert une vision complètement différente de celle que j´avais après mon séjour dans la région Sud.
Cette excursion amazonienne me permet aussi de prendre des photos que j´avais déjà faites au Brésil mais perdu par la suite. Mais comme un mauvais sort, vous verrez que l´histoire se répète à nouveau à la fin de mon périple en cette mystérieuse région ...



Parti de Lima, et usant un avion pour la première fois depuis la Guyane, j´arrive en 1h45 à Iquitos, la capitale de la région. A Lima il faisait 16 degrés, ici il en fait 29 avec un taux d´humidité me faisant rappeler fortement la Guyane et le Nord du Brésil.


On peut apercevoir au fond la ville de Iquitos, particulière car elle est la plus grande ville du monde non accessible par voie terrestre. Elle est perdue au milieu de la jungle (la Selva en espagnole),comme une île au milieu de la méditerranée.
La vision aérienne de la ville me donne toute de suite l´impression d´arriver au Nord du Brésil. Les uns y verrons l´insalubrité, la pauvreté, le bordel, et les autres y verrons des gens extrêmement chaleureux, sympathiques, courtois, une joie de vivre et un laissez aller quasi infantile. Mais une chose sur laquelle tout le monde est d´accord, c´est qu´il n´y a pas que le climat qui est chaud, brualant! ;-)



Dans toute la région, les voitures se font rares, mais il y a une quantité astronomique de moto-taxis qui vrombissent dans toute la ville. C´est quasiment l´unique moyen de transport, et c´est pas cher.


Cette vue est prise le long du centre ville. On distingue les maisons sur pilotis, construites sans permission dans des terrains inondables sans propriétaires.
Iquitos est une ville qui a connue un age d´or lors de l´époque du caoutchouc. C´est à cette époque que sont  construitent les jolies grandes bâtisses du centre actuel. Mais l´effondrement du marché à entraîné la ville dans un violent déclin. Aujourd’hui, la ville reprend un peu de ses couleurs par le tourisme et une petite exploitation de pétrole, ainsi que par sa pistuation stratégique pour le transport fluvial amazonien,  entre Pérou, Colombie, Brésil et Equateur.
Cette maison a été dessinée par Gustave Eiffel pour l´exposition universelle de Paris en 1889, et fut ré-assemblée ici lors de l´age d´or de la ville.

Cette rue est l´un des multiples chemins menant à la ville basse, le quartier de Belen. Il s´agit d´un quartier pauvre innondable créé il y a plus de 60 ans, originalement sur des terrains sans propriétaires, vaseux, sans accès aux services de la ville, donc sans eau potable, égouts ou électricité. Aujourd´hui, les conditions sont identiques sauf qu´il y a un petit réseau électrique et que les gens sont maintenant propriétaires légaux de ces taudis. 
Le marché de Belèn, quartier d´Iquitos, est connu pour être l´un des plus grand du pays. Il est aussi peut-etre le plus sale mais certainement l´un des plus intéressant que j´ai pu voir, avec celui de Belem, au Brésil dans les mêmes parallèles.


Depuis le début de mon passage au Pérou, par le Sud, j´avais constaté un refroidissement bien marqué des gens par rapport aux peuples précédement rencontrés, particulièrement les Brésiliens du Nord/ Nord-est et les Boliviens. Mais ici, dans la Selva (la jungle), je remarque une nette différence. Les gens sont sympas, avenants, amicaux, aimables, joviales. En l´espace de 1 semaine ici j´ai pu faire bien plus de connaissances qu´en un mois à Cusco, Arequipa et Lima. Jeunes et moins jeunes, filles ou gars, tous se révelent d´une belle amabilité et d´une insouciance quasi paradisiaque.


Les cigarettes de tabac pur sont ici a 1 sol les 12 (1 euro = 3.5 soles)

Les volailles sont tuées et préparées directement en face des clients.

Le coiffeur

La zone "restaurant"
Aligatores et lagartos pêchés en rivière

Les poissons amazoniens

Le lomo a lo pobre ("Porc du pauvre" : cote de porc avec un oeuf et une purée de banane salée)


Les touristes qui viennent à Iquitos sont surtout intéressés par la Selva (la jungle, la foret) amazonienne, d´où l´essor florissant des agences de tourismes spécialisées dans les excursions en foret, avec plus ou moins une partie aventure, selon les goûts. Pour ma part, je suis parti 4 jours et 3 nuits dans la selva, avec au programme l´exploration autour d´un camp de base avec un confort rustique, et une nuit à camper éloigné de toute trace de civilisation.


Mon guide et une allemande avec qui j ai partagé l´excursion.
D´entre toutes les splendeurs que j´ai pu observer dans la jungle, cet arbre de 60 mètres de haut fut l´un des moments les plus magiques. On s´attendrait presque à voir surgir un marsupilami des branches. Les locaux parlent de l´arbre Avatar. Même ici Hollywood a ses fidèles ...

Au petit matin,nous partons à la pêche en pagayant sous un magnifique levé de soleil,signant du même coup le réveil magique de la faune.

Ici est le coin où nous avons le plus pêché de piranhas.

Un peu plus loin dans un des bras de l´Amazone, nous nous baignons et apercevons quelques dauphins rose d´Amazone.

Une randonnée nocturne nous permet d´observer la faune nocture, en particulier les grenouilles, mygales, scorpions, papillons et milles pattes.


Armé de nos machettes, nous sommes parés pour construire le bivouac dans lequel nous allons dormir ce soir. Quelques moustiques en débuts de soirée (3 millions a vue de d´oreille), mais nous avions heureusement une moustiquaire. Je ne comprends pas comment les amérindiens, qui n´utilisent jamais de moustiquaire, peuvent garder leur sang avec ce nombre de moustiques
Le guide expérimenté nous indique le lieu propice au bivouac, et nous coupons la végétation à coup de machette pour préparer l´endroit.



J´avais dans l´intention de me rendre en Equateur par la rivière, mais je comprends que c´est un parcours bien compliqué qui finalement me coûterait plus cher qu´un vol d´avion. Je décide donc de revenir a Lima, seule route pour ensuite suivre le Nord et traverser la frontière équatorienne. Je suis venu à Iquitos en avion, mais je repars en Bateau, pour remonter l´Amazone pendant 5 jours jusqu´à Pucalpa, suivi d´un voyage de 18 heures de bus.
 L´idée était de revivre un long voyage sur le fleuve, chose que j´avais déjà faite au Brésil il y a 7 mois de cela. Ceux qui me suivent depuis le début savent que j´avais perdu à cette époque toutes mes photos de mon passage sur l´Amazone.

Le port depuis lequel partent les bateaux pour Pucalpa.

Le bateau de gauche est celui dans lequel je vais passer 5 jours de lent, très lent trajet. Il s´agit ici du débarcadère, où entrent les passagers, le poisson, des volailles vivantes, charbon de bois, œufs de caille, les pains de glace, bref tout ce qui doit être acheminé jusque Pucalpa et peut- être plus loin.




Pour m´assurer de ne pas perdre à nouveau mes photos, j´ai trouvé un gars sympa dans le bateau qui m´a prêté son ordi afin de transférer les prises de Iquitos et de la selva, et les quelques prises du jour. Le matin de cinquième jour, je vais pour faire une image magnifique du levé de soleil, mais ne trouve pas mon appareil ...
Je souhaite à mon voleur de prendre de belle vues, et de profiter des dizaines de photos des gens merveilleux rencontrés sur le bateau, des villages de pêcheurs, des gamins qui jouent avec des morceaux de plastique, des réunions politiques entres les passagers, tout ces moments que l´on ne peut vivre que dans un bateau où plus de 120 péruviens vivent ensemble durant 5 jours et 4 nuits, hamacs contre hamacs, à partager nos gamelles de bouffe de prisonniers dans la bonne humeur.



L´heure de départ est fixée à 6 heures du soir. Effectivement, nous partons à 8 heure du soir du lendemain.
Lors de mon arrivé le bateau n´était pas plein, mais au fur et à mesure de jours, le bateau s´est remplie bien plus que possible, et je me suis retrouvé avec une famille dormant sous mon hamac et un homme installant son hamac au dessus du mien


Le petit déjeuné est une soupe de céréales trop cuite et du pain dur. Il faut dire que pour 5 jours de trajet, 3 "repas" par jour, le tout à 100 soles (28 euros), il ne faut pas réclamer plus.


Pour plus de photos, s´adresser à celui qui m´a volé mon appareil ...

Une fois de plus, cette excursion dans la Selva fut pour moi un réel plaisir, autant pour l´expérience dans la foret que pour le lent parcours dans l´Amazone. J´ai rencontré quelques touristes qui m´ont déconseillé de faire cette expérience tant le bateau est lent, s´arrête à tous les micro villages de 10 à 20 habitants, est bruyant, est pesant. Pour ma part, se retrouver seul touriste dans un environnement où des inconnus se côtoient durant tant de jours, se lient d´amitié, et même parfois plus, ou se chamaillent pour des histoires de religion, de politique ou de triche aux cartes relève d´une expérience qu´il est, je pense, difficile de rencontrer ailleurs.

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