jeudi 20 août 2015

Le folklore péruvien

Après un circuit de touriste classique visitant les vestiges de la civilisation Incas, me voici maintenant sur une route vers le Nord me faisant rencontrer la diversité et la force culturelle du pays, croisée avec les réalités sociales, entre pauvreté, fêtes, corruption, art, débrouille et bordel.



Mon parcours débute à Arequipa, la ville de MariaFe. Surnommé la Cité Blanche en raison de l´utilisation quasi systématique de la pierre volcanique blanche (le Sillar) de la région à l´époque coloniale, son centre ville est vraiment très différent de celui des autres grandes cités péruviennes.
Sont architecture est magnifiée par la facilité du travail du sillar, permettant ainsi de splendides gravures et sculptures.



La région d´Arequipa, qui parfois se veut indépendante du pays, tient sa richesse culturelle et économique par la richesse de ses terres, tant en termes de minéraux où l´or et l´argent ne sont pas rares, que pour l´exploitation agricole produisant riz, céréales, fruits et légumes.





Avec ses citrons d´une saveur particulière tant appréciée dans un Pisco Sour (Liqueur de raisin avec citron d´Arequipa, un liquide magique et de la glace pillée), sa papaye acidulée, ses viandes de Alpaca, ses pommes de terres aux milles variétés et ses maïs au cents couleurs et formes, Arequipa, plus encore qu´ailleurs au Pérou, se révèle être un paradis pour l´épanouissement de la gastronomie. Les chefs commencent à exporter leur plats à travers le monde, et ne sont plus rares les chefs français qui viennent apprendre ici les secrets d´une cuisine qui devient à la mode.



Pachamanca, des viandes cuites entres des pierres volcaniques enfouies dans la terre, pour une durée de cuisson de plus de 2 heures.
El americano (n´allez pas penser que americano fait référence aux USA, car ici les gens ont horreur de l´attribution de ce mot aux seuls Etats-Unis au lieu de désigner l´ensemble des Amériques).

C´est aussi pour moi l´occasion de rencontrer le tio (oncle) de Mariafe, un homme d´affaire qui, une fois le costard rentré dans le placard, se fait une joie de conter son pays et de devenir le temps d´un repas bien arrosé l´ambassadeur du tourisme péruvien.


Je fus logé gratuitement dans l´un des hôtels du tio, le Asturias situé à quelques mètres du magnifique monastère de Santa Catalina.
Le Tio sera aussi mon guide pour visiter des lieux encore peu accessibles aux touristes, et c´est ainsi que je découvre les mines de sillar, d´ou proviennent ces roches volcaniques particulière a la cité blanche.
Carrières de sillar.


Le canyon de la Colca, à proximité de la ville, est le deuxieme canyon le plus profond du monde avec 3400 m au point maximum. La photo ici ne donne pas une belle impression de la profondeur.


Le volcan Misti veille sur la ville. 

La place centrale de Arequipa, vue de la terrasse d´un restaurant.

Quelques rues datant de l´époque coloniale sont encore très bien conservées.
 L´un des monument les plus fameux de la ville est le monastère de Santa Catalina, en plein cœur de la ville, qui date de l´époque coloniale et faisait office de couvant. Un lieu ou les filles de riches propriétaires ou généraux entraient pour ne plus jamais en sortir et ne se dédier qu´a leur amour de dieu.
La ville d´Arequipa a connu de nombreux et terribles tremblement de terre qui ont plusieurs fois détruit la mais le couvant a mainte fois résisté a ses catastrophes et offre donc un splendide vestige religieux unique en Amérique du Sud.
Dans le couvant, seules les 3 couleurs naturelles minérales sont représentées. Le rouge, le blanc et le bleu.






Vous remarquerez que toutes les photos d´Arequipa présentent un ciel bien bleu. Sur mes 2 semaines de séjour, je n´ai vu que ce type de ciel au dessus de la ville.
 L´Alliance Française, bien présente dans la ville, est aussi le refuge d´une crêperie de renom.
 

Je prends la direction du Nord, sans la compagnie de MariaFe qui doit reprendre son travail. Je passe rapidement par Nazca, pour découvrir les fameuses lignes de naszca, et continu ma route Nord. Je passe par Ica, la ville la plus moche de tout mon voyage, Pisco, une ville sans intérêts à mon sens, puis par Ayacucho. Anciennement doté d´une belle architecture coloniale, la ville ne s´est pas occupé de leur conservation durant bien longtemps ce qui résulte d`un centre assez moche, excepté la place centrale récemment rénovée qui figure parmi les plus belle du continent.

La visualisation des lignes de Nazca nécessite une vue aérienne. Un peu cher pour ce que c´est. Mes photos sont trop floues pour pouvoir distinguer les formes. Voir ici

Le Puca Picante de Ayacucho
Je me suis rendu à Ayacucho pour découvrir de plus près le lieu de naissance de l´une des époques sanglantes du Pérou. C´est ici que naquit le Sandero Luminoso, ou Sentier Lumineux, un mouvement politique maoïste considéré terroriste, et plus particulièrement basé sur la stratégie terroriste pour mener le changement vers le communisme extrémiste. Dans les années 80, les actions terroristes de ce mouvement ont conduit à la mort de 70 000 personnes. Le président alors en place, Gonzalo, élu dans une ambiance de pays en déchéance, pris la décision de dissoudre le congrès et de changer la constitution dans le but de se donner les pouvoirs d´exterminer le terrorisme, et ce fut un succès. Mais cette manière de faire, en plus des importants dommages collatéraux sur de nombreux civils, ont conduits cet homme en prison à vie.

La place centrale de Ayacucho, unique place tranquille et belle  de la ville.

Un vendeur à Ayacucho
Quelaues dizaines d´heures de bus, et me voici dans la capitale péruvienne, Lima. Temps gris, humide, froid, un traffic incessant de voitures et de bus, de vendeurs ambulants, une grande pollution, bref le parfait cocktail pour tomber malade 4 jours ...

La cote de Lima.


Heureusement, après un moment plutot bas, me voici à la découverte de cette ville de fous. Je reste au total 15 jours.
Le lait du tigre, une délicieuse soupe froide de ceviche.

Le ceviche est un plat typiquement de la cote péruvienne, Il s´agit de poisson (et parfois de crustacés ou de poulpe) marinés plus d´un jour dans du jus de citron vert péruvien, du piment local et des oignons rouges. Le plat n´est donc pas cuit mais seulement mariné, et généralement accompagné de rondelles de patate douche, de haricots blanc et de maïs grillé.

La chicha morada est quasiment la boisson nationale. C´est un jus sucré à base de maïs rouge.

La place centrale de Lima, sous le ciel gris permanent d´hiver.



L´entré des catacombes de la ville est dans une église.

Par chance, je tombe sur un festival de la gastronomie péruvienne. Il s´agit d´une multitudes de stands avec des plats régionaux et nationaux pour un tout petit prix.
Les picarones sont des gourmandises a base de pâte comme pour les churos, mais frits et en cercle. C´est une des spécialités sucrées de la ville.



Je tombe successivement sur des cérémonies religieuses (le dimanche).

Comme un peu partout au Pérou, il y a cette tradition où chaue soir les hommes se regroupent en cercle de 5, 10, 20 personnes pour parler de politique, de religion ou de moral. Ces mouvements se font sur les grandes places, et il semble que les orateurs se débrouillent vraiment bien.


Je tombe aussi par chance sur un carnaval publicitaire précédant les jours patriotiques des 28 et 29 juillet. Il s´agit d´un carnaval de dances et musiques traditionnelles, entrecoupées de chars promocionnels et de défilés de policier, d´écoles et d´universités. C´est donc un grand défilé de n´importe quoi, où à la suite de danceuses digne de Rio de Janeiro se trouvent un grand monste gardant un coffre fort avec la musique de mission impossible (pub pour un société de sécurité), suivi de demoiselles en petites tenues dansant pour les dentifrice Colgates, encore suivi de la brigade canine de la ville...


















Voici un resto kebab dans lequel la notion de Halal n´existe pas, et où les sandwichs sont au poulet ou au cochon! 
Mon parcours du Pérou prend une bifurcation vers une ville bien différente, comme une ile au milieu de la Foret, de l´Amazonie, avec une culture et des gens d´un autre genre, si loin de Lima qu´il est difficile d´imaginer qu´il s´agit du meme pays. Cette ville, c´est Iquitos, ma prochaine destination.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire