vendredi 20 février 2015

Le Carnaval de Salvador

Avant de partir pour l'Amérique du Sud, je m'étais fixé deux dates : Assister au lancement d'Ariane, et assister au fameux carnaval très populaire de Salvador. Voilà chose faite.
Mais l'important, c'est qu'en plus d'avoir failli ne pas pouvoir y participer, ça c'est finalement encore mieux passé que prévu.




Arrivé à Salvador, les hotels et pousadas m'informent que les prix pour une nuit passeront de 40 à 110 réals lors du carnaval, 2 jours après mon arrivée. Et en plus, ils pratiquent la technique de la pacote, c'est à dire obligation de prendre 3 nuits ou plus. Je le savais d'avance évidement, mais ça fait quand même un peu râler.
Comme pour me réconforter, je vois au loin une marina remplie de beaux voiliers. Enfin je vois des voiliers dignes de ce nom au Brésil.


Port du centre de Salvador, vue depuis la ville haute


365 églises et cathédrales pour honorer les 365 saints, car le vrai nom de la ville est Salvador de Bahia de todos Santos  (Saint sauveur de la bais de tous les saints)

Le vieux port.
 Je décide d'aller voir si des français sont arrivés ici après la grande traversée. C'est alors que je rencontre un couple de suisses accompagnés d'un autre suisse et d'un australien. Il viennent tout juste de finir la transatlantique, et sont heureux de parler enfin à quelqu'un d'autre sans la barrière de la langue.
Après un apéro, la visite de la ville et quelques explications sur le pays, ils me proposent de rester sur leur bateau pour d'une part les aider un peu pour leur premiers pas sur le continent, et d'autre part pour quelques travaux de maintenance nécessaires après leur grande navigation de 18 jours

Bateau d'un couple de suisses très sympa dans lequel j'ai passé quelques jours.
Il s'agit d'un Boréal 44 tout neuf, très bien équipé, qui montre que les propriétaires ne sont pas les plus pauvres. Très sympas, ils m'invitent au resto (et pas n'importe lesquels) une à deux fois par jour. Même si la simplicité n'est pas de leur monde, nous nous entendons très bien et je passe ainsi tout mon séjour à Salvador tout frais payés!

Juste derrière nous se trouvait un immense bateau de 55m, que le propriétaire n'a jamais utilisé. 9 personnes sont à bord en permanence pour la maintenance et le ménage. L'un d'entre eux nous y à invité.

Avec nous, se trouvait aussi un australien, Chris, ancien acteur, ancien gymnaste, préparateur de bateau de course, inventeur de techniques de drapage sur les composites, et prof de voile de haute mer. 


Je suis arrivé à Salvador deux jours avant le carnaval, ce qui m'a permit de voir aussi les entraînements dans la rue et dans certaines écoles. Mais évidement, les vrais jours de carnaval se sont révélés bien plus démentiels.
La richesse de Salvador s'est historiquement construite sur le dos des esclaves noirs cultivant la canne à sucre. C'est donc tout naturel que cette ville soit peuplé essentiellement de descendants d'africains, ce qui se ressent complètement dans le style du carnaval.






Rythmé par les tambours et les caisses claires, la musique et les danses défilant dans les rues sont extraordinairement envoûtantes et entraînantes. Dans la rue, dans les magasins, dans les bars, tout le monde bouge, suit le rythme et se défoule pendant 6 jours. Toute l'énergie économisée pendant le reste de l'année est dépensé ici avec une ferveur inimaginable et extrêmement joviale.

Plus loin, dans le riche quartier de Barra, un autre style de carnaval fait décoller les dentiers : les trio électrico, formés de camions sono immenses, sur lesquels jouent et dansent des groupes beaucoup plus modernes.




Au total, c'est plus d'un million de personnes, selon les autorités, qui se massent dans une foule compacte avec des écoulements à régime turbulent.
Dans une foule si compacte, j'ai mis 3h20 pour un trajet que je fais habituellement en 15 minutes. Je pense qu'il serai impensable de faire ce genre de chose en France tellement les risques de paniques serait immense avec notre fonctionnement.

Dans la foule compacte, seule la police militaire à la capacité d'avancer comme bon lui semble, en ne manquant pas d'utiliser leur matraque pour pousser sans ménagement.

Dans cette ambiance hors du commun, je reste finalement 4 soirs de suite, pour ensuite me diriger vers le parc de Chapada Diamantina.

Avant de quitter le couple de suisse, ils m'offrent un joli couteau suisse bleu, que je garde tout le temps. En échange, je leur offre mon dernier collier en perles de céramique que j'ai façonné en Guyane. Bon souvenirs de cette étape à Salvador.


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