dimanche 1 février 2015

Excursion sur le litoral desertique du Ceara


Pas facile de trouver une connexion sous les cocotiers ou dans le sable, d'où mon silence radio de 2 semaines ...

Avant de quitter Sao Luis, je rencontre un brésilien anglophone de 21 ans, journaliste dans un magazine de droit financier. Evidemment, comme la plupart des brésiliens blancs et cultivés, il est du sud (Sao Paulo). Il m’invite à assister à un match de foot dans le stade de Sao Luis. Pas grand monde pour ce match entre deux équipes locales, mais selon lui je suis peut-etre le seul francais à y etre entré. 

Dans le stade de Saò Luis. Pas grand monde mais il y a quand même de l'ambiance

Wiliam, un brésilien anglophone. Au 1er plan, des hot dog façon Brésil, et à coté une bouteille de Guarana Jesus, que j'aurai plutôt utilisé pour désinfecter les canalisations des centrales nucléaires. Par la suite, j'ai goûté et adopté la Guarana Antartica, bien meilleure. Pas étonnant qu'elle soit la boisson préférée des Brésiliens.
Au petit matin, départ pour Jericoacoara, un village coupé du monde dans le paysage désertique du Ceara (Etat du Nordeste). Commence alors un long périple de plusieurs jours, en bus, en barge, en 4X4 et en taxi, le long d’un littoral de montagnes de sable, rès loin de l'ambiance des grandes villes que je viens de parcourir. Il s’agit du parc national de Lancois Maranhenses, réputé  comme l’un des plus beau du pays.

Après la saison des pluies, les creux entre les dunes sont remplis d’eau, ce qui forme une myriade de bassins d’eau turquoise. Actuellement la saison des pluies n’est pas encore arrivée jusqu’ici donc le paysage ne montre pas ces bassins. Pour montrer ce que je n'ai pas vu, voici un lien vers google image : cliquez ici




Limite entre les dunes de sables et la végétation du parc de Lancois.


Les parcours en 4x4 dans les dunes et dans la végétation sèche sont très impressionnants, magnifiques et agités. Nous rencontrons de nombreuses bêtes en liberté, des chêvres, des vaches, des sortes de dindon-poule-pan, et des anes en plus des touristes. Il y a aussi de nombreuses “maisons” très isolées le long des pistes, la plupart faites en briques rouges mais  jamais terminées. Elle sont souvent entourées de barrières en branche de buisson pour éviter que les animaux n’entrent dans les zones habitées. Hormis quelques vêtements supendus sur les fils à linge, ces maisons-cabanes ne laissent apparaitre que rarement des traces d’objets modernes. Il semble que leur seul richesse soit leur bétail, en liberté mais tenus par les points d’eau (le bétail ne peut pas s’éloigner des oasis sous peine de mourrir de soif).
Certaines pistes sont peu à peu encombrées par les arbustes de zone aride. Le chauffeur du 4x4 prends régulièrement sa machette pour dèfricher un peu. Preuve que même en l'absence de pluie (il n'a pas plus ici depuis 7 mois), le sol contient encore assez d'eau pour faire vivre ces arbustes tenaces.



Toutes sortes d'animaux se retrouvent dans les rares points d'eau. Le chauffeur explique que, selon lui, le réchauffement climatique est responsable du retard considérable des pluies d'années en années.

Nombreux bétails 'broutent' le peu de végétation dans le désert. Tellement habitués au passage des 4x4, ces animaux ne bougent pas alors que nous passons souvent à moins d'un mètre d'eux quand ils sont sur les pistes.


Un gars un peu allumé rencontré dans un bus, il parle anglais, français, et portugais.

Les villages de pêcheurs sont pris d'assaut par les touristes. Le prix de la vie dans ces villages devient énorme, et les pêcheurs sont contraints de vivre dans la pauvreté ou de se réorienter vers le tourisme à l'américaine.


Comme toujours, les photos ne réussissent pas à montrer l’immensité qui se dégage de cette région.
Buggy utilisé pour parcourrir les dunes. Ceux qui en louent sont souvent des jeunes du Sud, qui s'éclatent dans les dunes en criant joyeusement, musique à fond à en faire saigner les oreilles. Chacun son truc ...

Toutes les "rues" des villages de la région sont des simples pistes de sable. Les 4x4 et les motos sont donc très présents. 
Mon parcours fut largement facilité après la rencontre de Eron, un brésilien parlant un peu l’anglais, en vacances dans le coin. Car ici, sur tout le littoral, les transports et les hébergements sont privés et au noir, donc sans aucune information. Pour obtenir les infos, il faut tout demander aux locaux, et c’est là que Eron, avec qui j’ai parcouru le littoral du Ceara, m’a été très utile.

Eron, le brésilien avec qui j'ai parcouru ces dunes et les plages du litoral



Point touristique de Jeri, il s'agit de la roche percé. Les touristes s'y prennent en photos, et Eron insiste pour en faire une aussi. Je ne suis qu'un touriste!
Jericoacoara est un village créé à l’origine par des hippies, loin de toute civilisation et sans connexion au réseaux routier. Aujourd’hui,toujours sans route mais avec l'électricité, ce sont les touristes qui l’habitent avec un style de nouveau village de kite surf américain. Surfeurs blonds, douces dénudées, buggies sur les dunes, musique à fond, c’est l’ambiance locale si on reste près des masses. Mais il est facile de trouver son coin tranquille tellement les plages sont immenses.








Nous parcourons ainsi une dizaine de petits villages de pêcheurs, beaucoup plus tranquilles et sympas, puis finalement arrivons à Fortaleza.


J’avais entendu du bien et du mal sur cette ville, donc j’ai voulu voir par moi même. Et j’ai vu. Une ville immense et bétonnée de partout, délabrée,  qui ressemble beaucoup aux quartiers de la Courneuve en France. Le seul intérêt que j’y ai vu, ce sont les commerces très peu coûteux implantés partout et l’immense marché aux vêtements. Le monde grouille de partout et c’est rapidement fatiguant. Eron adore cette ville ...
Fortaleza n'était qu'une petite ville il y à quelques années, puis s'est très vite développé. La ville s'est vite rendue compte que sa petite église ne suffisait plus pour accueillir les nombreux catholiques du coin. Mais la construction d'une cathédrale traditionnelle est très longue, donc ils l'on construite en béton armé. Cette cathédrale est, je trouve, une représentation parfaite de la ville de Fortaleza, sans charme et sans âme.

Fortaleza. Malgré le ciel menaçant, aucune goutte ne tombe jamais et le thermomètre affiche 34 degrés Celsius. Pourtant, personne sur les plages, elles sont trop polluées.

Pour économiser une nuit d’hôtel, je prends souvent les bus de nuit. Ici, un coucher de soleil sur la route de 

Ici, le vent est omniprésent, et les espaces sont immenses. Il est difficile de comprendre pourquoi il n'y a pas plus d'éoliennes que ça. 

Ce village à lui aussi été créé par des hippies. Maintenant, il est assailli par les touristes du Sud, plus riches que les habitants du Nord.

De pultiples cabanes longent la plage, et proposent des jus de fruits locaux servis glacés pour pas cher. Maracudja, açaï, goyave, ananas, et le must, c'est le jus de coco bu directement dans la noix de coco avec une paille (2R$)





Je continue la route avec Eron, qui me propose de visiter son état, le Paraíba. Ensuite, j'irai vers Natal et les magnifiques plages environnantes. Je peux le dire car à l'heure où j'écris ces lignes, je suis à Praia da Pipa, juste au sud de Natal, avec les pieds quasiment dans l'eau (qui frôle les 28 degrés) et une vue fantastique.